Le Café : Burkina–Côte d’Ivoire, il était temps de se dire la vérité

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Burkina Cote d'ivoire

Ce samedi 6 décembre 2025, une page importante s’est ouverte entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. En recevant en audience le Ministre ivoirien chargé de l’Intégration africaine, le Chef de la diplomatie burkinabè a envoyé un signal clair : les crispations peuvent être dépassées lorsque la volonté politique existe. Et cette volonté est, visiblement, partagée.

 

Depuis plusieurs années, la relation entre les deux pays a été secouée par les turbulences régionales, les interprétations divergentes des crises, et des prises de position parfois tranchées. Pourtant, l’histoire rappelle une vérité implacable : l’axe Abidjan–Ouagadougou n’est pas une page parmi d’autres dans le manuel ouest-africain, il en est l’une des racines. Le tissu humain et économique qui lie les deux peuples s’est construit sur des décennies de migrations, d’échanges, de voisinage et de solidarités croisées.

 

Dans ce contexte, l’audience de samedi n’était pas un simple protocole. Elle représente un engagement politique fort. Les mots choisis par les deux ministres ne laissent aucun doute : dialogue « franc », échanges « sans langue de bois », volonté de « rétablir » un modèle de coopération autrefois exemplaire. Ce n’est pas de la diplomatie de façade. C’est une responsabilité assumée.

 

Le ministre ivoirien a trouvé une image juste : « deux poumons d’un même corps ». La prospérité de l’un dépend de la stabilité de l’autre. Économie, mobilité, sécurité, liens sociaux… tout pousse à la coopération plutôt qu’à la confrontation.

 

Du côté burkinabè, la ligne est claire : fraternité, vérité, fermeté. Le Burkina Faso veut la paix, mais pas au prix de sa dignité. Il tend la main, sans renoncer à sa souveraineté. Il discute, sans se diluer. Une diplomatie de maturité, alignée sur la vision du Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré.

 

La question n’est donc pas de savoir si les relations reprennent, mais jusqu’où elles évolueront. Au-delà des symboles, il faut bâtir du concret : coopération économique, sécurité transfrontalière, mobilité des populations, projets structurants. Le chantier est vaste, mais nécessaire.

 

Ce que l’opinion retiendra surtout, c’est ce ton nouveau. Celui qui replace la diplomatie au service des peuples. Celui qui privilégie la confiance plutôt que la posture. La diplomatie n’a pas vocation à exister pour elle-même : elle doit protéger, stabiliser, faciliter.

 

La rencontre d’hier n’efface pas les défis. Mais elle prouve que l’intelligence politique peut remplacer la crispation et que l’ouverture peut l’emporter sur la suspicion. Dans une région incertaine, cela relève du courage.

 

Aujourd’hui, l’axe Abidjan–Ouagadougou ne se réchauffe pas par communication, mais par conviction : les peuples ont besoin de leurs dirigeants, et leurs dirigeants doivent être à la hauteur de leurs peuples. Le reste appartient au travail patient, méthodique, diplomatique. Et à ce niveau, un pas important vient d’être franchi.

 

Par Yamyélé|Zoodomail.com

 

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