
Durant trois jours, des producteurs et productrices de la région du Sud-Ouest ont été formés à l’intégration de la dimension genre dans les projets agricoles. Une initiative d’AGRA saluée pour sa portée équitable et durable.
Du 19 au 21 juin 2025, la ville de Diébougou a accueilli un atelier de renforcement de capacités sur l’intégration de la dimension genre dans les activités agricoles. Organisé dans le cadre du programme "Appui aux Agriculteurs à Grande Valeur" (AGV) soutenu par AGRA, l’atelier s’est tenu dans la salle de conférence des services de l’Agriculture de la province de la Bougouriba.
L’objectif de cette session était clair d’amener les participants à mieux comprendre et intégrer une approche sexospécifique dans les projets agricoles menés dans les localités de Disshin et Diébougou. Selon Salif Tougman, expert en genre et formateur de l’atelier, « la maîtrise des concepts clés est essentielle, d’autant plus que le Burkina Faso dispose déjà d’une définition du genre inscrite dans la Stratégie Nationale Genre ».
Les statistiques sont révélatrices au Burkina, plus de 55 % de la main-d’œuvre agricole est féminine, mais les femmes ne détiennent que moins de 40 % des terres. Un déséquilibre accentué par les normes socioculturelles et les pratiques coutumières, qui limitent l’accès des femmes aux ressources productives.
Pendant ces trois jours de formation, les participants (hommes, femmes, jeunes et personnes en situation de handicap) ont exploré des pistes concrètes pour réduire ces inégalités. « Ce qui m’a touchée, c’est qu’on parle enfin de besoins différenciés, et pas seulement d’égalité en théorie », confie Rasmata Ouédraogo, participante. Elle insiste sur l’importance de former les femmes à produire elles-mêmes leur alimentation, plutôt que de leur offrir simplement des vivres.
Même son de cloche chez Rachid Abdoul Ouattara : « J’ai pris conscience que beaucoup de femmes n’ont pas accès à la terre, alors qu’elles sont actives non seulement en agriculture, mais aussi dans l’élevage et la transformation ».
Pour le formateur Salif Tougman, la diversité des profils présents est un signe encourageant : « Dans d’autres régions, seuls des hommes participaient. Ici, nous avons une vraie mixité. Cela montre que la sensibilisation porte ses fruits ».
À l’issue de l’atelier, les participants ont exprimé leur satisfaction et leur volonté de mettre en pratique les enseignements reçus pour bâtir une agriculture plus inclusive.
Par Boureima Zagré|Zoodomail.com
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