
Barké, un septuagénaire, est poursuivi par la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I, le vendredi 19 septembre 2025, pour avoir donné un coup mortel à Marou.
Début août 2025, à Mogtedo, Barké était assis chez lui quand il a entendu des cris de femmes vers un marché situé près de sa cour. Il est allé voir ce qui se passait et s’est rendu compte qu’un malade connu du quartier avait maille à partir avec des femmes. Après avoir séparé les protagonistes, il a entendu les femmes crier son nom. En se retournant, il a aperçu Marou, le malade mental, tenant un gros caillou et s’apprêtant à l’assommer. Barké a alors saisi un bois et lui a porté le coup mortel.
Le prévenu face au tribunal
Barké a reconnu les faits à lui reprochés, à la barre, ce vendredi.
« Vous étiez allé pour séparer, il n’est pas normal et c’est vous qui lui portez ce coup ? » questionne le tribunal au prévenu.
« J’ai eu peur, je n’avais pas cette intention », a répondu Barké.
Selon un témoignage lu au tribunal, la victime venait habituellement demander à manger devant les marchands. Si on lui demandait d’aller jeter les ordures qu’il tenait par-devers lui, il obéissait avant de recevoir sa portion. Mais ce jour-là, il a refusé et a enlevé de force ce qu’il voulait. C’est ce qui a dégénéré la situation.
Pour la version du représentant de la famille de la victime, la famille a été informée après le drame et est allée constater les faits.
« Quelles sont vos relations avant et après le drame avec la famille du prévenu ? » a questionné le procureur.
« Il n’y avait pas de problème entre nous. On s’est pardonnés, on s’est compris et l’affaire est close », a répondu le représentant de la famille.
Le représentant de la famille de la victime a, de son côté, déclaré ne rien réclamer à la barre.
Procureur et défense face à face.
Dans ses réquisitions, le procureur a rappelé que Marou était une personne souffrante. Il était au marché, il a reçu des coups, et Barké a été le dernier à lui en asséner un. Le prévenu a choisi de se défendre au lieu de fuir. Selon la famille de la victime, les deux parties se sont pardonnées. Le parquet a requis 24 mois de prison dont 12 mois ferme, ainsi qu’une amende de 1 000 000 F CFA ferme également, « pour qu’il sache que, la prochaine fois, il doit tenter de s’échapper ».
Dans sa plaidoirie, l’avocat du prévenu a déclaré :
« Mon client a utilisé la légitime défense. C’est lorsqu’il a séparé les protagonistes qu’il a entendu les cris derrière lui. En se retournant, il a vu la victime avancer vers lui avec un gros caillou. Je pense qu’il y a proportionnalité : un bois contre un gros caillou. Nous constatons qu’il s’est défendu. C’est la peur, et non la colère, qui a fait réagir mon client. Selon les témoignages, il n’est pas habituellement agressif, mais ce jour du 3 août, il l’a été. Nous demandons de lui accorder le sursis, au regard de la réconciliation entre les deux familles. Mon client regrette, il est traumatisé. Il est évident qu’à sa sortie de prison, il évitera les attroupements. »
Le verdict est attendu le 26 septembre 2025

Par Zaïre Sanffo|Zoodomail.com
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