La Direction Régionale de la Police Nationale des Hauts-Bassins a révélé, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi, un vaste réseau de fraude organisé aux examens du BEPC 2025. Ce groupe opérait principalement via une plateforme numérique, notamment un groupe WhatsApp nommé « Le secret d’un peuple ». Treize personnes, en majorité des élèves et candidats au BEPC, ont été interpellées à Bobo-Dioulasso et ses environs.
Tout est parti de Péni, où une candidate a été prise en flagrant délit avec un téléphone portable pendant l’épreuve de mathématiques. Les investigations, menées conjointement par le Commissariat Central de Bobo-Dioulasso, le Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) et le Commissariat de Toussiana, ont permis de retracer les connexions numériques jusqu’à une cellule centrale installée à Bobo-Dioulasso.
Le cerveau de l’opération est un élève de 24 ans, qui aurait conçu et perfectionné ce système depuis plusieurs années, tirant son expérience d’une précédente collaboration frauduleuse. À l’aide d’applications d’intelligence artificielle comme ChatGPT, Gauth et Deepcheat, le groupe recevait les sujets photographiés en salle d’examen, les faisait corriger, puis redistribuait les réponses via WhatsApp.
La structure du réseau reposait sur une organisation méthodique : certains candidats dissimulaient des téléphones dans des vêtements modifiés, d’autres prenaient des clichés des sujets, tandis que les correcteurs — généralement plus âgés — s’occupaient de produire rapidement les réponses.
Treize téléphones portables ont été saisis comme pièces à conviction. Les enquêteurs ont également découvert que plusieurs cartes SIM n’étaient pas enregistrées sous l’identité des suspects, compliquant davantage le travail d’identification mais confirmant la nature bien organisée du réseau.
La Police Nationale rappelle que la tricherie aux examens nuit gravement à l’intégrité du système éducatif et compromet l’avenir des jeunes impliqués. Elle alerte que d’autres réseaux similaires pourraient opérer dans d'autres régions du Burkina Faso et que les enquêtes se poursuivent.
Le commissaire principal a salué la vigilance des surveillants d’examen, tout en appelant les parents à renforcer l’encadrement moral et éducatif de leurs enfants : « Ce n’est pas par la fraude que l’on construit un avenir », a-t-il martelé.
Par Paul Ouattara|Zoodomail.com
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