Burkina Faso-Devant le Tribunal : des timbres usagés, mais une condamnation bien réelle

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devant le tribunal

Le mardi 23 septembre 2025, Tankoano, vigile à la Direction des grandes entreprises, et Moyenga, vendeur de timbres, ont comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour des faits de vol et d’utilisation de timbres usagés.

 

Courant juillet 2025, Tankoano a été interpellé par la Direction des grandes entreprises pour vol de timbres déjà utilisés dans les locaux de l’institution. Il a reconnu avoir vendu ces timbres à Moyenga, connu comme revendeur de timbres dans le milieu. Les deux prévenus ont comparu ce mardi pour répondre des faits à eux reprochés.

 

Selon Tankoano, c’est dans un carton qu’il a découvert un stock d’environ 150 timbres qu’il a ensuite vendus à Moyenga pour la somme de 32 000 F CFA. Il affirme toutefois qu’il ignorait que ces timbres avaient déjà été utilisés. « On nous avait pourtant dit de ne pas toucher », a-t-il déclaré à la barre.

 

Dans sa version des faits, Moyenga explique que les guichets étaient fermés et qu’il avait alors décidé d’acheter les timbres auprès de Tankoano. Il précise avoir effectué trois achats avec ce dernier.

 

 Moyenga tente de se justifier

 

« Vous deviez forcément acheter avec Tankoano, même si les guichets étaient fermés ? », a voulu savoir le procureur.
« Les guichets étaient fermés », a-t-il répondu.
« Saviez-vous que c’étaient des timbres déjà utilisés ? »
« Non, je viens de commencer l’activité de vente des timbres », a-t-il répliqué.
« Avez-vous vu des timbres découpés un à un pour la vente ? », a questionné le tribunal.
« Non », a-t-il dit.
Le tribunal a alors rappelé que, généralement, les timbres sont vendus en lot et non à l’unité.

 

Il faut signaler que la Direction des grandes entreprises (DGE) n’était pas représentée à l’audience.

 

Dans ses réquisitions, le ministère public a relevé que, la DGE n’étant pas présente pour éclairer le tribunal sur la qualité des timbres, et Tankoano reconnaissant avoir volé 150 timbres, il convenait de le déclarer coupable des faits de vol et de le condamner à 12 mois de prison assortis du sursis, ainsi qu’à une amende de 500 000 F CFA, également assortie du sursis. Il a en revanche requis sa relaxe pour les faits d’usage de timbres déjà utilisés. Concernant Moyenga, le parquet a estimé qu’il n’avait pas connaissance de la qualité des timbres et qu’il n’avait pas volé ; il a donc demandé sa relaxe pour infraction non constituée.

 

Dans sa plaidoirie, l’avocat de Moyenga a soutenu que son client était libre d’acheter ses timbres là où il le souhaitait. Il a rappelé que le parquet lui-même n’avait pas retenu les faits d’usage de timbres déjà utilisés contre Tankoano, et a demandé, par conséquent, la relaxe pure et simple de son client.

 

Dans son verdict, le tribunal a finalement reconnu Tankoano et Moyenga coupables des faits de vol et d’usage de timbres déjà utilisés. Ils ont été condamnés chacun à 300 heures de travaux d’intérêt général (TIG), avec, en cas d’inexécution, six mois d’emprisonnement ferme.

 

Par Zaïre Sanffo|Zoodomail.com

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